Le Musée Rodin présente un ensemble exceptionnel de dessins et d'aquarelles qui montre la fascination de Rodin pour la femme et le corps féminin.
Rodin. Les figures d’Eros
Dessins et aquarelles érotiques
1890 – 1917
Exposition du 22 novembre 2006 au 18 mars 2007
Commissariat de l’exposition : Dominique Viéville, Christina Buley-Uribe, Hélène Pinet
Où se termine le nu ? Où commence l’érotisme ?
Si Rodin est reconnu comme l’un des pères de la sculpture moderne, son oeuvre graphique reste encore largement méconnue.
Cette exposition, au travers de 140 dessins et aquarelles, exécutés entre 1890 et 1917 ainsi que 5 sculptures, présente tous les aspects du corps, du simple nu au plus érotique.
Dans les années 1880, les dessins de Rodin sont essentiellement liés à La Porte de l’Enfer avec la série des dessins « noirs » aux sujets sombres et tourmentés inspirés de Dante. À partir des années 1890, Rodin s’éloigne des thématiques littéraires et mythologiques pour se consacrer àla représentation du nu d’après le modèle vivant. Il réalise tout d’abord une série de dessins, les dessins dits de transition, marquée par deux couleurs dominantes, le jaune et le rose ; puis, ils’attache à la représentation de grands nus féminins en puisant dans toute la palette destechniques du dessin pour exprimer la sensualité des corps : le dessin au trait, l’estompe,l’aquarelle et la gouache.
Rodin recherche la spontanéité et s’attache à saisir le geste dans l’instant. Pour cela, il utilise une méthode particulière : sans quitter le modèle des yeux, il laisse le crayon s’exprimer sur le papier afin de révéler la vérité du corps.
En aucun cas ces dessins, comme l’ensemble de son oeuvre graphique, ne constituent des travaux préparatoires à ses sculptures ; ce sont des oeuvres à part entière qui vivent par ellesmêmes et enrichissent son champ d’expérimentation de la forme.
« Soyez en colère, rêvez, priez, pleurez, dansez. C’est à moi de saisir et de retenir la ligne qui me paraît vraie. » A. Rodin)
Les modèles qui se succèdent dans l’atelier de l’artiste se prêtent à la fois à des poses convenues et à des attitudes inédites : celles prises, par exemple, au moment où le modèle se déshabille et se coiffe. L’intimité et le climat de confiance qui règnent dans l’atelier de Rodin lui permettent de croquer ses modèles dans les positions les plus extravagantes, sans retenue, ni pudeur.
Les modèles s’offrent à son regard, à sa curiosité dévorante pour la femme. Le corps dans tous ses états devient l’unique préoccupation de Rodin. Il demandera à ses modèles de prendre des poses acrobatiques et ira même jusqu’à embaucher des danseuses professionnelles.
Cette exposition pose la question de la nature du regard porté sur le corps : où se termine le nu, où commence la nudité et quels sont les enjeux esthétiques de l’érotisme. Celui-ci renvoie souvent, en effet, à des intérêts plastiques, propres à l’oeuvre tardive de Rodin. Car si, au-delà de leur charge érotique, ces dessins s’inscrivent la plupart du temps dans une recherche de la forme pure, l’érotisme se manifeste néanmoins comme une donnée essentielle, comme le moteur principal de sa démarche créatrice.
Cette exposition sera accompagnée d’un beau livre, aux éditions du musée Rodin, constitué de cinq essais qui envisagent sous différents angles la relation de Rodin avec le corps : Rodin et ses modèles, par Hélène Pinet, responsable de la recherche et de la documentation au musée Rodin ; Dessiner sans voir, par Dominique Viéville, conservateur général du patrimoine, directeur du musée Rodin ; Erotisme et dessins par Christina Buley-Uribe, documentaliste au musée Rodin ; Fleurs de sang : les dessins de Rodin pour Mirbeau par Claudine Mitchell, professeur d’histoire de l’art à l’université de Leeds (Angleterre) ; « Cet obscur objet du désir » par Aline Magnien, conservateur du patrimoine à l’inventaire de la Drac de Picardie.
2 comentários:
Para quem como eu adoraria ir a Paris, mas não pode,( e para aqueles que forem também) gostaria de deixar uma sugestão: um livro que abraça a poesia de Rilke com os fabulosos desenhos de Rodin, "Momentos de Paixão", Auguste Rodin e Rainer Maria Rilke editado pela Relógio d´Água. Como aqui não posso deixar imagens passem pelo meu blog.
" Os contornos vibrantes de corpos em repouso e em movimento... sim, mal os pronunciamos, já deles nos afastamos, como quem cai - e como dizer que corpos são estes? De flores e animais e raparigas nasceu uma essência do ser e um extremo de amor e sofrimento e suspensão e bem-aventurança, e basta um aceno de azul: e logo de todos os lados o espaço se precipita nestas páginas e envolve estas figuras com todas as distâncias e profundidades, embebendo-as e empelindo-as em nossa direcção, de tal modo que somos acometidos pela vertigem das grandes alturas e gostaríamos de segurar-nos à mão do mestre que com um gesto de dádiva gentil nos estende a folha...
Não, estes desenhos não são aquilo por que os tomam, esboços apressados, preliminares, passageiros;o momento, assim supreendido na sua intangibilidade, assim submetido a todas as leis: o que o distingue ainda do definitivo e do eterno?"
Rilke, Sobre os desenhos de Rodin (1905)
Enviar um comentário